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HYPOGEE n. m. (1552 ; latin hypogeum, grec hupogeion, de gê “terre”). Archéol. Construction, et spécialt. Sépulture souterraine. Hypogées égyptiens.
Dictionnaire Le Petit Robert.
 
   
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Conservation et restauration

La vaste et durable opération de réhabilitation, par l'étude et par la fouille, d’un site majeur trop longtemps méconnu a également et comme naturellement mené la MAFB à se lancer dans une tout aussi considérable entreprise de conservation, de restauration et de valorisation du site et des tombeaux du Bubasteion à Saqqara. Les menaces et les dangers qui guettent les autres sites d'Egypte sont également présents à Saqqara, en dépit de son apparence d'éternité. En particulier, l'eau et l'humidité, mais encore les problèmes de solidité des sous-sols, liés à celles-ci, sont omniprésents, sans parler des autres risques. Pour diverses raisons dues surtout aux aménagements modernes qu'il a connus et à la parfaite indifférence dont il a été l'objet jusqu'aux dernières décennies du siècle dernier, l'escarpement du Bubasteion et ses tombes avaient subi et continueraient encore à subir en toute discrétion, si nous n'étions pas intervenus, de graves dégâts. En fait, on peut dire que la Mission du Bubasteion a sauvé ce site, non seulement de l'oubli, mais de la destruction silencieuse.

 

Les découvertes de la MAFB au Musée Egyptien du Caire
et au Musée Imhotep de Saqqara

De très nombreux objets, intacts ou fragmentaires, ont été découverts par la Mission du Bubasteion, particulièrement dans la tombe Bubasteion I.1 du vizir et père divin ‘Aper-El (ainsi que de son épouse, Taouret, et de son fils, le général-en-chef Houy). Dès leur découverte, ils ont été déposés dans les magasins-laboratoire construits sur le site, où ils ont été l’objet des soins attentifs des restaurateurs et où ils sont étudiés avant d’être progressivement publiés. Mais toutes les réserves édifiées sur le plateau de Saqqara, que ce soit celles du Conseil Suprême des Antiquités ou celles, naturellement gérées par le seul CSA, des missions, égyptiennes et étrangères, sont en cours de déménagement ou vont l’être dans les prochains mois. De nouveaux magasins ont en effet été édifiés et aménagés pour accueillir ces milliers d’objets, derrière le beau musée Imhotep, lui-même ouvert en 2005.

Le riche matériel recueilli au cours des années par la MAFB n’échappe naturellement pas à la règle. Mais comme est depuis longtemps inclus dans celui-ci une série d’objets souvent exceptionnels, voire uniques, tant sur le plan archéologique qu’artistique, certaines de ces découvertes ont d’ores et déjà connu des destinées particulières. Tout d’abord, les objets d’or, même fragmentaires, trouvés dans la chambre funéraire du vizir et de sa famille, ont rejoint depuis déjà plusieurs années, selon l’usage pour ce type d’objets, le Musée du Caire ou Musée Egyptien, plus précisément la salle des bijoux du premier étage. Les pièces provenant de la tombe Bubasteion I.1 sont conservées dans une vitrine de la paroi ouest (gauche) de la salle, près de l’angle nord-ouest.

Certains objets ont, quant à eux, connu des cheminements différents. Après avoir eu l’honneur de figurer dans l’exposition « Les trésors cachés du Musée du Caire », au tournant du millénaire, ils sont retournés à Saqqara et sont désormais exposés et mis en valeur dans le Musée Imhotep (salle nord-ouest, vitrine de droite). Mais d’autres éléments du trésor funéraire ont connu un sort différent. Compte tenu de leur caractère souvent exceptionnel et plus généralement de leur beauté, un certain nombre ont été choisis pour être exposés dans les nouveaux musées du pays. C’est ainsi que les vases canopes de Taouret, l’épouse d’ ‘Aper-El, ainsi que de la vaisselle de pierre découverte aussi dans le caveau, ont été durant plusieurs années conservés et exposés dans le musée de Grande Bibliothèque d’Alexandrie. Mais Taouret, après avoir été humer l’air marin et salin, vient de revenir à Memphis et plus exactement à Saqqara. Enfin, certains éléments de ce trésor funéraire iront peut-être rejoindre les nouveaux musées de la région cairote : le Musée de la Civilisation Egyptienne, en cours de construction à Fostât, et le Grand Musée Egyptien, au nord des Pyramides, édifice grandiose prévu pour les prochaines années.

 

Photo A. Zivie /
MAFB © Hypogées
Objets de la tombe d' 'Aper-El (Bub I.1) au Musée Imhotep.
Photos J. Grapin /
MAFB © Hypogées
Sarcophage extérieur de Taouret.
Photo P. Chapuis / MAFB © Hypogées
 
Tête en bois stuqué
(porte-perruque) de la tombe
d’ ‘Aper-El.
Photo A. Zivie /
MAFB © Hypogées
 
 
 
Incrustations en verre
du sarcophage intérieur de Houy. Déesse Nout. 
Photo P. Chapuis /
MAFB © Hypogées
 
 

Identification moléculaire des peintures de la tombe Bubasteion I.19 (dite “des artistes”) par spectroscopie infrarouge

La tombe Bubasteion I.19, dite « tombe des artistes » est l’objet d’une approche multidisciplinaire relevant de la chimie, de la physique et de l’égyptologie. Ce rapport met en valeur la démarche, les méthodes (non-destructives) et les résultats suivis pour mieux connaître la nature et la technique des peintures visibles dans les tombes, à la fois dans un souci de connaissance scientifique et dans l’espoir d’améliorer la conservation de ces témoignages si fragiles. Ce rapport date de l’année 2006. Les études se poursuivent et devraient aboutir à des résultats importants dans les prochains mois. Ce rapport, repris ici dans son intégralité, a été rédigé conjointement par Philippe Walter, directeur de recherche au CNRS (Centre Recherche et de Restauration des Musées de France, Paris), Paul Dumas, directeur de recherche au CNRS (Synchrotron SOLEIL, Gif sur Yvette) et Alain Zivie (directeur de recherche au CNRS, UMR 8567, et chef de mission).

L’analyse des éléments qui composent les peintures murales apporte une indication très importante pour ce qui concerne l’origine de ces matériaux, sur la technique utilisée par les peintres de ces époques, et sur l’état de conservation des composants comme les liants, les pigments et les enduits. C’est dans ce contexte que nous avons entrepris depuis 1998, des mesures en fluorescence de rayons X des matériaux à l’intérieur des tombes, afin de mettre en évidence les éléments constituants des pigments et des liants. Au cours de cette mission, nous avions pour objectif de solidifier et de conforter nos hypothèses sur la nature des pigments et d’apporter de nouvelles informations sur celle des liants dans la tombe Bubasteion I.19.

Afin de confirmer nos résultats antérieurs, des informations de nature moléculaire ont été obtenues par Spectroscopie Infrarouge par Transformée de Fourier (IRTF) avec un spectromètre de type Thermo Nicolet Avatar 360, équipé d’un accessoire ATR (Attenuated Total Reflection). Cet outil analytique permet l’identification des liaisons moléculaires des matériaux organiques, ainsi que l’identification des liants. Cette approche est primordiale pour des travaux de conservation et de restauration des tombes.

C’est la première fois, à notre connaissance, qu’un tel instrument analytique est utilisé dans un chantier de fouilles.

© P. Dumas, Ph. Walter et A. Zivie

 

 


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Ph. Walter, A. Zivie et P. Dumas. Photo MAFB © Hypogées